Il fait particulièrement chaud pour ce début de printemps, à moins qu'il ne s'agisse de l'augmentation trop brutale des températures. Toujours est-il que même en pleine nuit il fait toujours bon (trop?) et la moiteur de l'atmosphère la rendrait pour un peu désagréable. Harnachée des pieds à la tête, O'Donnell ferme sa portière non sans lâcher un long soupir. Il est déjà plus d'une heure du matin, sa nuit est largement entamée faute à une intervention musclée. Son collègue y aura échappé pour se plier lui à une batterie de test réglementaires qu'on leur impose régulièrement afin de valider leurs capacités physiques mais également leurs aptitudes diverses et variées. C'est donc fourbue, courbatue et fatiguée que la flic pousse la porte du loft, un sourcil orné d'un entaille.

L'endroit est calme, Reed est sans doute déjà couché à moins qu'il ne lise quelques pages sur son lit. Quoi qu'il en soit Venecia ne fait guère trop de bruit et se débarrasse rapidement de son attirail dans la buanderie. Plus à l'aise, elle file vers la cuisine. C'est que la brune meurt de faim et de toute évidence son collègue a prévu sa part. Chouette ! Le temps que son assiette réchauffe elle se sert un verre d'eau pétillante et une fois le plat en main, s'installe au bar. C'est décidément bien calme lorsqu'elle est seule, avec elle même sans autre présence. Longtemps la jeune femme a rêvé cette tranquillité après avoir été sans cesse présente pour sa fratrie, à leurs soins et faisant office de figure d'ordre. Elle s'était libérée de ses obligations familiales une fois ses cadets capables de s'assumer et sachant leur mère soulagée de certaines tâches. Et pendant bien longtemps Venecia a apprécié sa vie solitaire. Jusqu'à Caleb Reed. A-t-il apporté de la joie ? Des rebondissements à son existence ? Du piment à n'en pas douter !

D'un point de vue purement féminin, physiquement parlant la jeune femme doit bien admettre qu'il aura été plus efficace que la file d'amants qu'elle a pu connaître depuis ses débuts... Pourquoi d'ailleurs ? Moins prétentieux, parfois candide mais sachant aussi se montrer vigoureux, avec cette franche envie. Comme si le spectacle de la satisfaction de sa maîtresse lui donnait des ailes. La flic avale de travers, sent la chaleur monter le long de sa nuque. Sous son regard dans la plus pure intimité elle se sent un peu déboussolée c'est vrai. Chose à laquelle elle n'est pas habituée pour deux sous car jamais aucun homme ne l'aura ébranlée. Quel est donc ton pouvoir foutu prodige ? D'autant qu'elle n'a jamais autant « joué » qu'en sa compagnie, comme s'il était le seul digne de confiance, le seul auprès duquel elle s'autorisait une telle liberté. Étrange...  

Son repas achevé, Venecia débarrasse et s'en va toujours aussi discrètement à l'étage pour prendre une douche bien méritée. Une fois n'est pas coutume, la voilà qui évite de compter ses bleus, ses écorchures parce que c'est son lot. La rançon de la gloire comme dirait l'autre... une nouvelle plaie à stripper, elle ne s'en formalise même plus. Rafraîchie, la brune enfile son peignoir et longe le couloir en direction de sa chambre mais la lumière visible sous la porte de son colocataire attire son regard. Un fond de musique aussi peut-être ? Elle frappe, doucement et entrouvre la porte, y jetant un œil. En train de lire, Venecia ouvre plus largement le battant et lui fait signe. « Hey, ça roule ? » Autant lui dire qu'elle est de retour, Reed serait capable de s'inquiéter sinon.

Traînant un peu les pieds la flic approche, se pose sur le bord du lit et lui sourit. « Alors ? Tes tests sont bons ? J'imagine que tu as cartonné en tir. » Elle n'en doute pas une seconde, il était déjà très bon à la base mais depuis qu'il travaille avec elle et qu'en plus il va frayer avec les vieux loups il a encore gagné en précision. Et en charisme... il commence a se faire réellement apprécier pour ce qu'il est, n'est plus seulement le bleu recommandé par une grande école. Régulièrement la jeune femme le voit en compagnie des autres au poste et elle est rassurée de le savoir apprécié. Remarque, il force la sympathie et ce n'est pas Amber, la petite nouvelle de leur équipe qui dira le contraire. La pauvre, elle a du mal à soutenir ses regards...
Sinon, c'est assez rare de le trouver allonger, juste en mode repos. « T'as l'air vanné... tu aurais dû demander un massage avant de rentrer tu aurais eu des volontaires ! » Et Venecia se marre à peine, lui tapote la cuisse, l'air de dire ça va aller. « Bon, je vais m'habiller et on se fait un café ? Je peux même te l'amener si tu es trop las... » Par contre, elle note d'investir dans un ventilateur pour cette chambre, il va finir par cuire là dedans.

Rapidement vêtue d'un sous vêtement et d'un débardeur ample Venecia file ensuite chercher les cafés annoncés prenant le temps de cloper au passage avant de rejoindre son coéquipier et ainsi éviter de l'incommoder. Lorsqu'elle tend sa tasse à Reed, les propos du jeune homme ne sont pas sans lui faire arquer un sourcil. Oh oh déjà d'humeur à jouer ? Son petit air innocent ne trompe personne. Un sourire délicat mais aussi très faux à la bouche elle lâche d'une voix presque chantante : « Note que je peux te verser ce café directement dans le gosier avec un entonnoir adapté. Quant à masser si c'est là ton plaisir, on m'a toujours dit que j'avais un talent naturel pour... attendrir la viande. » Et elle s'assoit à nouveau au pied du lit, sa tasse au bord des lèvres. « Toujours tenté ? »

La flic pouffe, c'est sans animosité aucune. Sa journée est achevée, elle est en bonne compagnie et peut enfin savourer un peu de tranquillité. Elle est bien, juste bien et le fond de jazz la détend d'autant plus. C'est qu'elle n'a plus vraiment pris le temps d'écouter de la musique depuis bien longtemps. « Amusant que tu apprécies ce côté rétro, enfin certain diraient que tu as des goût de vieux... » Venecia sourit, songe à elle même. « Note que ça vaut pour moi aussi, tu sais ce que je trouve presque jouissif ? » Elle se retient d'ajouter à part toi durant nos échanges divers et variés. « La cornemuse... Mon père m'a emmenée quand j'étais gamine dans un  festival, la seule fois où j'ai foulé ses terres d'origines. J'en ai pleuré si je me souviens bien... » Un pauvre sourire, elle ajoute simplement. « Il y en avait une aussi le jour de son enterrement. » Mais elle n'a pas pleuré, bien droite dans ses bottes, autorisée à tirer la salve d'honneur auprès des collègues du paternel alors qu'elle n'avait même pas seize ans. La réalité de ce monde l'avait déjà sévèrement giflée.

Un livre gît sur les couvertures, déjà bien entamé. Elle s'en saisit, parcourt le résumé. Du polar à l'ancienne, ça ne l'étonne pas non plus. Bien le genre de son collègue comme lecture, il doit admirer les bonnes vieilles méthodes, quand souvent la fin justifiait les moyens. Des histoires décrites comme des vieux films en teintes chromatiques qui défilent sur des musiques languissantes, avec des répliques judicieuses et des cadrages précis. Souvent les mêmes clichés, des flingues rutilants des talons hauts, de longues lignes de fumées de cigarettes, des imperméables longs et trempés, des visages à moitié avalés par l'ombre et une femme... il y'a toujours une femme sous un polar. Récurant, mais charmant. « C'est bien que tu saches encore prendre du plaisir à lire ça, je te souhaite que ça dure. » Vraiment, car cela montrera qu'il n'est pas assez dégoûté de ce monde. Le jour où la réalité dépasse la fiction, on a plus aucune raison de s'immerger dedans.

Le café est déjà terminé, machinalement Venecia frotte son front blessés du bout des doigts, elle transpire déjà un peu dans cette fournaise qui lui sert de chambre. Tirant sur son col pour faire entrer un peu d'air elle soupire. « Je vais finir par déclencher une combustion spontanée dans ta piaule là ! » Les yeux au plafond, elle aperçoit alors le ventilateur en plafonnier alors elle se lève sur le lit, tire la petite cordelette et active les pales au dessus d'eux. Ce n'est pas parfait mais c'est déjà mieux que rien, au moins l'air n'est plus aussi lourd. Bien, et maintenant ? « Et sinon, ce massage il te tente ou pas ? »    

La jeune femme se fend d'un sourire, balance son t-shirt par au sol et se laisse tomber à plat ventre sur le lit. « Je ne dis pas non. » Même si en toute honnêteté elle n'a jamais laissé une seule personne la masser. Pas le genre à se faire dorloter, plus du genre à tenter d'apaiser les autres. « Disons que c'est une première fois pour nous deux ? » Un clin d'oeil en prime, sous entendu qu'elle ne lui tiendra rigueur de rien, puisqu'elle n'a aucun moyen de comparer. Qui plus est Reed aura déjà prouvé que sa motivation fait des miracles, Venecia veut bien lui laisser sa chance.

Le temps de lui indiquer l'emplacement de l'huile la plus appropriée dans la salle de bain et la flic se laisse aller sous les mains de son collègue, les bras croisés sous son menton. « Pour te répondre, mon père était flic oui. Tué en service. On habitait Chicago... » ça semble tellement loin, pas qu'elle ne veuille plus y penser mais elle ne veut pas avoir cette impression de parler pour deux. Au final c'est étrange à constater mais ils n'ont pour ainsi dire jamais réellement parlé d'eux, de leur passé ou même de leur vie. En réalité leurs échanges sont surtout physiques, besoin de plonger l'un sur l'autre et de se sentir vivre quitte à oublier qu'ils existent réellement.

Les doigts qui courent sur son dos, glissent sur ses reins lui donnent déjà diablement chaud. Si elle était un chat Venecia serait déjà en train de ronronner. Ce garçon finira par lui décoller la peau à force de la chambouler de la sorte et de la faire vibrer. Même pas envie de dormir, en fait le massage lui embrase les sens. Elle doit garder la tête froide, encore et se détendre c'est le but de la manœuvre. Une chance qu'il sache rester concentré lui au moins ! Et qu'elle ait eu la riche idée de garder une ultime pièce de vêtement. Moui une sacré chance hein ~

« Oui j'ai grandi a Chicago et je l'ai quitté pour commencer à bosser en tant que flic. On était prêt à m'accueillir à bras ouverts là-bas mais le fantôme de mon père... enfin je ne voulais pas d'un favoritisme même inconscient de la part des anciens... » Venecia les aimait bien, elle les connaissait même pratiquement tous mais justement elle n'aurait pas pu supporter leurs regards, leur compassion. Trop têtue, peut-être un peu trop fière et puis aussi trop de souvenirs là-bas. Repartir sur de nouvelles bases, faire ses preuves elle en avait bien besoin.

Se plonger dans ses souvenirs ne l'aide pas à oublier les mains qui parcourent sa peau. Le massage devait avoir pour objectif de la détendre, il était très pro à ses débuts mais désormais la flic note un réel changement dans l'exécution. Les touchés se font caresses, suaves voir presque langoureuses maintenant et prennent des allures de... préliminaires. Pas déjà si ? Bon sang ça ne peut pas toujours finir de cette façon si ? La jeune femme inspire profondément, tente de reprendre le contrôle de son corps échauffé. Repenser à Reed et ce qu'il disait, oui voilà. « C'est étonnant que l'orphelinat n'ait pas tenté un placement en famille d'accueil... tu étais si terrible que ça ? » Lui dit-elle en jetant un regard par dessus son épaule. Et elle se redresse, féline et glisse sur ses genoux pour venir murmurer contre ses lèvres. « Comment ont-ils pu résister à ta gueule d'ange ? » Bravo quel contrôle !!

Il faut absolument qu'elle trouve une idée lumineuse pour calmer le jeu. Oui mais quoi ? Et en a-t-elle vraiment envie ? Venecia le regarde, longtemps et se noie dans son regard. Mais comment fait-il ? A chaque fois elle peut bien être nue elle se sent plus déshabillée encore sous ses yeux, plus excitée sous ses mains, proche de l'asphyxie sous les assauts de cette bouche qui la dévore... et à en juger par un rapide regard au dessous de sa ceinture il est une nouvelle fois dans ce même état. A croire qu'ils partagent la même drogue tiens !

« Allonge-toi, je te rend la pareille. » Riche idée, pour l'un comme pour l'autre. Enfin pas tout à fait, O'Donnell se retrouve à genoux au dessus de ses reins, massant avec application les muscles tendus par cette longue journée de test. Sa musculature semble plus précise sous l'effet de l'huile, sa peau plus douce aussi. Ça ne les calme pas tout ça, c'est même le contraire. Maintenant une chaleur plus violente s'insinue dans son ventre et le long de ses cuisses. « Ce n'est vraiment pas sérieux Caleb... vraiment pas. » Soupire-t-elle. C'est épuisant de chercher à lutter, de refréner cette ardeur qui ne va jamais que dans un sens. Après tout pourquoi fuir le désir et le plaisir ensuite ? Maintenant, la brune se laisse aller contre son dos et y presse sa poitrine, la bouche collée tout contre son oreille pour y souffler. « Dis moi, y a-t-il une chose particulière que tu aimerais que je te fasse ? » Ce n'est pas sage du tout ça...      

Quel baiser, il ne cessera donc jamais de lui faire tourner la tête ? Lorsque Reed lance le débat il use toujours de cette manie, la pousse au bord de l'évanouissement avant d'enfin la relâcher et chaque fois Venecia le laisse faire. Maintenant il masse doucement son bas ventre, crée de délicieux frissons et pour lui répondre le jeune homme annonce qu'il lui laisse la main, qu'elle peut/doit le surprendre. La brune arque un sourcil et ose un sourire délicat pour répondre au sien. Joueuse elle sait l'être et initier n'est pas une notion inconnue pour la policière. Soit ! Le temps de lui voler un baiser vaporeux et la jeune femme pousse sur ses épaules pour le rallonger. Chose faite elle saisit ses mains, les remonte au dessus de sa tête pour qu'il encercle les barreaux de la tête de lit. Sous son regard qui semble interrogateur O'Donnell murmure. « Je vais te donner quelques... obligations. Tu vas rester sagement couché et tes doigts doivent rester accrochés là haut. Interdiction de me toucher jusqu'à ce que j'en ai fini d'accord ? »

Cela dit Venecia se lève et plonge la pièce dans une pénombre plus intimiste, ne laissant qu'une lueur lointaine au bout de la pièce. Maintenant elle peut lui offrir un plaisir auquel il ne s'attend pas. Revenue sur le lit elle s'agenouille cette fois entre ses jambes et entreprend d'abaisser son boxer dans une lenteur aguichante. « Tu peux fermer les yeux si tu le souhaites. » Elle ose rire un peu, sans se moquer. Voilà la partie la plus échauffée du corps de son colocataire enfin libérée de son carcan de tissu et effectivement il est particulièrement impatient. Dernière oeillade coquine de la part de la brune avant qu'elle se saisisse de la hampe vigoureuse et l'enveloppe de ses lèvres. Lentement pour débuter, le temps de le laisser s'habituer à ce nouveau contact et bientôt elle se cale sur le rythme de sa respiration. A mesure que celle-ci s'intensifie, qu'elle devient plus haletante la brune augmente la cadence, lui fait investir sa bouche plus profondément et masse cette zone devenue si sensible d'un habile jeu de langue.

Pour une surprise le voilà servi ! Venecia ne le lâche pas une seule seconde et se satisfait de voir qu'il respecte les règles même si cela doit être fichtrement difficile de ne pas la toucher. Maintenant elle le sent au bord de l'explosion, l'entend manifester son plaisir un ton au dessus et seulement là elle ajoute à sa prestation un effet de succion plus appuyé. La peau de son ventre sculpté sous ses doigts est brûlante si bien que la policière imagine sans mal dans quel état d'excitation il doit être. Et sa voix, ce chant de pur plaisir qui file entre ses lèvres, qui le fait tressaillir, vibrer... la température n'est pas prête de baisser dans cette pièce, oh ça non !

Remplaçant ses lèvres par sa main quelques secondes, juste le temps de souffler d'une voix douce mais aussi encourageante. « Laisse toi aller Caleb, ne te retiens pas. » Et Venecia retourne à ce délicieux assaut, plus déterminée et plus appliquée que jamais auparavant. Le jeu prédomine, la confiance qu'ils entretiennent également si bien que contrairement à ses prédécesseurs, Caleb Reed aura droit à un privilège : elle ne le libérera qu'après l'avoir goûté, savouré puis enfin avalé.        

Pas peu fière de lire un tel plaisir sur ce joli visage. Caleb semble exténué et plane encore sur son nuage d'extase. Venecia ose sourire, ravie de pouvoir constater qu'il a adoré cette surprise. Elle est toutefois un peu décontenancée lorsqu'il lui propose sa place alors que la brune revient à peine de son rapide passage à la salle de bain. Pas vraiment le temps de protester ou de poser des questions puisqu'il est déjà affairé à l'embrasser, l'attacher en lui laissant une nouvelle fois les clés des menottes et le temps de constater la chose, le voilà affairé à descendre le long de son ventre.
Pour une surprise elle est de taille ! Ce n'est pas donné aux débutants. Par gêne tout d'abord, par peur de mal s'y prendre ou bien encore, le rôle de ce type de préliminaire est tellement banalisé qu'il en devient bâclé tout simplement. La plupart du temps seules ses compagnies féminines prennent un soin tout particulier à l'action. Mais voilà on parle de Caleb et une fois encore il prouve que la motivation peut faire des miracles en ce qui le concerne.

La voilà prise de soubresauts incontrôlables, de frissons et d'un brusque soulèvement de ses hanches, soumise à ces mains et cette bouche qui cajolent son intimité comme jamais auparavant. Est-ce l'affection qu'il lui porte ? Sa douceur toute particulière ou bien encore son envie de la sentir vibrer au fil de leur jeu qui rend cette attention si exaltante ? La brune sent monter en elle une chaleur indescriptible, cambre les reins pour s'offrir d'avantage à ses caresses. C'est une vague puissante qui l'embarque et la submerge, lui fait lâcher les clés et empoigner les barreaux à pleines mains avant de lui faire lâcher un ultime gémissement de plaisir.

C'est presque injuste un tel savoir faire ! À moins qu'elle ne soit un sacré bon professeur même si elle en doute sérieusement. Son cher collègue vient d'allumer un brasier entre ses cuisses, des étincelles dans sa tête et son corps est encore secoué de légers spasmes. Respect agent Reed.
La tête jetée en arrière pour reprendre son souffle, elle réalise enfin la disparition des clés et soupire. « Hm tu m'aides ? J'ai perdu les moyens de me libérer je ne sais où... » Le temps qu'il la détache et la flic masse ses poignets un peu engourdis. « Waah... t'as vu les barreaux ? » Ils ont connus des jours meilleurs dis donc. Note que, maintenant qu'elle y pense Venecia songe que ce n'est pas la première fois que Reed brise tord ou détruit quelques chose sous l'effet d'une émotion forte... est-il une telle force de la nature ou bien l'a-t-on « aidé » à se manifester de la sorte ? Ça devrait l'inquiéter... mais elle ne le regarde qu'avec cette lueur d'envie dans le regard. Comme désireuse de voir les choses se corser... de sentir cette force la posséder, la dominer... quelle étrange idée venant d'elle ! Personne n'a jamais mis à genoux cette amazone des temps modernes. Il finira par lui faire perdre la raison...

« Jolie performance agent Reed. » Elle sourit, colle son front au sien. « Une petite pause avant la suite ? » Venecia ricane, saute d'un bond au bas du lit et s'étire. Leur rodéo sur la terrasse lui revient en mémoire, lorsqu'elle avait eut tellement peur de voir ses limites dépassées, évaporées. La flic n'est pas si influençable, pas si prompt à sauter dans le vide sans précautions et donc pas du genre à faire n'importe quoi... elle s'en serait voulu si elle l'avait blessé, ou s'ils avaient été trop loin. Oui mais où ? Elle se le demande. Le besoin de le provoquer est bien présent, presque malsain. Il faut se calmer un peu. « On va se rafraîchir un peu ? » La douche, voilà c'est une bonne idée.

Ensemble sous l'eau, voilà de quoi calmer les ardeurs. Lavés, rincés... et Venecia a toujours aussi chaud. Trempée des pieds à la tête elle ne prend même pas la peine de se sécher ou de se couvrir pour retourner à la chambre pour récupérer ses vêtements. Enfin... si seulement elle les trouve. A quatre pattes sur le tapis près du lit, penchée et cherchant à l'aveugle en dessous elle demande tout de même. « Hey t'aurais pas vu mes fringues ? »        

Elle était pleine de bonne volonté si si ! Trouver ses fringues, s'étendre et peut-être discuter sagement en bonne compagnie c'était son plan. Enfin, en partie disons. Venecia pensait bien se rhabiller un minimum et peut-être plus tard repartir à l'assaut de son coéquipier pour de nouvelles aventures, une nouvelle chevauchée sauvage mais pas si vite ! Il l'a prise par surprise ainsi collé derrière elle sans rien dissimuler de son état ni de ses intentions libidineuses. Sa virilité n'est pas le seul indice, ce nouveau baiser et cette caresse pour le moins directe en la matière sont autant de détails faisant que la jeune femme se laisse dériver.

Caleb a cette façon de l'appréhender, comme on approche un fauve. Toujours en douceur, avec respect et patience. Sans jamais la rabaisser, il joue avec elle à armes égales en digne et parfait coéquipier jusque dans l'intimité. Elle apprécie, vraiment. Si bien que lorsque son partenaire la fait délicatement plonger en avant pour qu'elle s'appuie sur ses coudes, à genoux et le bassin judicieusement relevé Venecia n'en éprouve aucune gêne et n'émet aucune protestation. Malgré cette position nouvelle pour elle, la policière est parfaitement en confiance, détendue et elle s'en remet aux mains puissantes de Reed qui a d'ors et déjà enserré ses hanches.

Lorsque enfin il prend possession d'elle, c'est un premier pas vers une libération encore plus explosive que les précédentes. Mais pas question de le laisser travailler seul, la brune se cale sur le rythme imposé par les coups de reins et ondule langoureusement des hanches, cambre les reins de plus belle et s'entend bientôt soupirer puis gémir. Longtemps ils firent tarder le plaisir, ralentissant puis reprenant de plus belle jusqu'à lâcher enfin prise et s'autoriser l'extase. Les jambes tremblantes, le souffle court Venecia a même un peu de mal à reprendre ses esprits. Il lui faudra sentir son collègue s'écrouler à ses côtés pour qu'elle se force à bouger, roule sur le dos et cale sa tête contre son épaule. « Il y a un domaine où t'es nul ? Ou alors tu es plus expérimenté que tu le dis... ou alors tu apprends trop vite... » La jeune femme laisse échapper un rire court, elle ne pense pas pouvoir le surprendre une nouvelle fois. « La fougue de la jeunesse sans doute. » C'est définitivement étrange à voir et à vivre, côtoyer un prodige à qui tout réussi... comme une sensation douce amère. Comment le chambouler à l'avenir ? Il se pourrait que l'élève ait dépassé le maître. Si tant est qu'elle ait été son maître un jour seulement. Mouais en fait ce n'est pas certain.